samedi 5 décembre 2009

Death Note : l'Enfer pavé de bonnes intentions.



Light Yagami, jeune lycéen japonais extrêmement brillant, trouve en sortant des cours un Death Note, un cahier de la mort déposé intentionnellement dans le monde des humains par Ryuk, un dieu de la mort (Shinigami) qui s'ennuie. Outre le fait de pouvoir discuter avec le Shinigami, ce cahier permet à son possesseur de pouvoir tuer n'importe qui en y écrivant son nom, à la seule condition de connaitre le visage de la victime. Light se jette sur l'occasion et tombe dans un délire mégalomane dans lequel il se prend déjà pour le nouveau Dieu d'un monde pur libéré des criminels et vivant dans la crainte d'être puni par Kira (surnom donné par les médias, dérivé de killer). Mais ses actes sont eux même considérés comme criminels par Interpol qui exige à la police japonaise, dont le chef n'est autre que le propre père Light / Kira, de collaborer avec L, un enquêteur tout aussi doué que Light. Débute alors une guerre d'idéaux entre les deux hommes.

Cet anime, au synopsis plus qu'alléchant, est truffé de bonnes idées. Ainsi le héros / anti-héros ne tue que par idéal (se rapprochant alors de John Doe, le tueur adulé de Seven) et le spectateur respecte et comprends ses motivations. Se pose le problème de L. Enquêteur, il représente l'autorité et la justice. En s'alliant à Kira, le spectateur s'oppose à celui-ci. Que choisir ? La justice humaine ou un humain voulant faire justice ? La série permet alors de se poser ses propres questions et de réfléchir sur lui même (ce que font d'autres personnages tels que Matsuda, personnage humoristique s'il en est mais torturé par ce choix).

D'autre part, la série est rythmé par un merveilleux jeu du chat et de la souris où chacun des deux protagonistes est menacé de se faire arréter pour l'un et tuer pour l'autre : Light utilise tous les subterfuges pour se cacher derrière une apparence de bon élève fier du métier de son père et va même jusqu'à accepter l'invitation de L à rejoindre une unité spéciale anti-Kira. L'étau se ressert : Kira tuera son ennemi dès qu'il connaitra son nom exact et L peut observer chaque faits et gestes de Light. Vous l'avez compris, la série est très axée sur le suspens, ainsi chaque épisode finit sur un cliffanger (méthode qui est parfois assez horripilante). Imaginez une fin de saison à Lost mais à chaque épisode, parfois deux fois dans l'épisode...



Mais le scénario n'est vraiment excellent que durant 25 épisodes (la série en compte 37). Malgré le fait que les explications et les stratagèmes des personnages soient parfois à la limite du compréhensible et du raisonnable, le spectateur passe outre ces menus défauts grâce aux personnages attachants et charismatiques. Cependant après la mort de L, l'auteur introduit deux nouveaux personnages : l'un est une pâle copie de L (reprenant ses attitudes et sa façon de parler) et l'autre, bien qu'intéressant, n'est jamais bien exploité et apparait plutot comme un faire valoir du premier. De plus, l'histoire devient plus confuse et le spectateur se perdra vite dans les explications mettant en scène parfois jusqu'à quatre vrais / faux Kira.

Le travail de l'équipe technique (Madhouse) est quant à lui parfait, un exemple du genre. L'animation est superbement fluide, surtout lorsque le côté diabolique de(s) Kira se révele et les scènes sont rythmées par un large panel de musique qui va du heavy metal à la musique classique épique, en passant par une mélodie stressante à souhait. Même le doublage français fait des prouesses dans le genre, en particulier Emmanuel Karsen et Alexis Thomassian.



En résumé : Un superbe anime au scénario attrayant mais plus ou moins maitrisé et tombant dans une deuxième partie assez pâle à coté de la première, magnifique.
***°

"This world is rotten. Rotten people should be killed off to cleanse this world."
- Light Yagami aka Kira

*S.M.*

1 commentaire:

Erwan a dit…

Toutr à fait d'accord avec vous, la seconde partie est bien moins bonne que la première. C'est vraiment dommage, c'était si bien.