dimanche 11 juillet 2010

Les plus courtes #4 : Vincent.

On reprend ce dimanche le rendez vous des Plus Courtes avec le premier film du très populaire Tim Burton : Vincent.



1982, Tim Burton se voit allouer un budget de 60 000$ pour réaliser un court métrage d'animation de 6 minutes au sein de la Walt Disney Compagnie. Il imagine alors l'histoire d'un enfant de sept ans, Vincent Malloy (Dupont en VF, sic), passionné, tout comme son créateur, par l'univers gothique de l'écrivain Edgar Allan Poe et par l'acteur emblématique Vincent Price.

Probablement l'un des meilleurs films du réalisateur, Vincent est peut être aussi ce qui se rapproche le mieux de l'image que l'on peut se faire du cinéma burtonnien, ce qui semble étrange à la vue de sa genèse. Noir et blanc, univers sombre, narration sous la forme d'un poème, on ne peut pas dire que la firme aux grandes oreilles nous ait habitué à ce style. Et pourtant la Walt Disney Co. a donc donné carte blanche à ce jeune prometteur qui n'avait alors travaillé que sur le concept de Taram et le chaudron magique !
Libéré de toutes contraintes, Burton trouve son style dont certaines griffes deviendront récurrentes dans une partie de sa carrière : créatures monstrueuses et créatives, architectures impossibles, jeux de lumières exagérés, détournement des codes... Comment ne pas penser à Beetlejuice ou au Nightmare Before Christmas d'Henry Selick, dont il a signé le scénario ? Vincent est en effet marqué par toutes les influences du jeune homme (le cinéma de Roger Corman, l'expressionnisme allemand) si bien qu'il semblerait que le court ne soit non pas fictif mais véritablement autobiographique. Même la physionomie du héros trouve des similitudes avec le cinéaste. On imagine alors quelle fut la joie qu'il éprouva lorsque Monsieur Price lui même accepta de conter sa création (il incarnera aussi le créateur d'Edward dans Edward aux mains d'argent)...

Malgré cette créativité folle et la confiance accordée, Disney prendra peur de la noirceur se dégageant du film et refusera de le distribuer. Cependant, les cadres reconnaitront le talent de l'auteur, à l'instar des jury des festival de Chicago et d'Annecy, et accepteront de diffuser son prochain court métrage "live" Frankenweenie avec Shelley Duvall.

*S.M.*

3 commentaires:

Anonyme a dit…

keep up the good work my friend!

FONT LOVER a dit…

your blog looks nice!

Sébastien Minnebo a dit…

Thanks to you two !