Au début il y’avait un créateur du nom de David Chase et une chaîne appelée HBO.
Le tableau commence ainsi peu à peu à prendre forme aux Etats-Unis d’Amérique : Un homme admire des canards se baignant dans la piscine d’une grande villa au new jersey, regrettant déjà leur départ. Un autre rentre tranquillement dans une boulangerie pour acheter des croissant tandis qu’une grande réception est organisée par une femme. Les enfants jouent, les adultes discutent, une famille ordinaire vivant une vie ordinaire un jour ordinaire…
Et pourtant détrompez vous…
Vous venez, ce matin en vous réveillant puis en allumant votre télévision de pénétrer dans l’univers impitoyable des Soprano… A partir d’aujourd’hui ne comptez plus beaucoup sortir, faites des provisions, soyez sur que votre famille est auprès de vous, j’ai l’immense devoir de vous annoncer que vous allez rester scotchés sur votre canapé, six saisons durant.
Car c’est toujours avec plaisir qu’on découvre l’œuvre pleine de rebondissement de David Chase :
Anthony Soprano (James Gondolfini) est un chef de famille,un anti héros par excellence, qui souffre d’une maladie psychologique. Il choisit donc d’aller consulter une psy du nom de Dr Melfi (Lorraine Braco).Les portes de l’inconscient d’un mafioso vous sont ainsi ouvertes. Entouré de sa femme Carmela (Eddie Falco), sa fille Meadow (Jamie-Lynn Sigler) et enfin son fils Anthony Soprano Junior (Robert Iler), Tony Soprano traverse des crises existentielles, se remet en question, essaye tant bien que mal d'être un bon mari et un bon père de famille même si le FBI se pointe souvent à la porte. Et, pour cause, il est impossible d’oublier que de l’autre coté, il y’a une société spécialisée en ramassage d’ordure dont les employés sont de vrais ordures. Mais ces derniers sont des ordures qu’on aime et qu’on ne jettera pour rien au monde. A commencer par le « neveux » de Tony ,Chris Motlisanti (Michael Imperioli), tour à tour, tueur à gage , homme de main , capo et peut être héritier d'Anthony Soprano. Accompagné souvent par son ami/ennemi Pauli Gualteri (Tony Sirico), ils enchaînent les disputent, les plans « foireux » et les réconciliations comme nous le prouve le célèbre épisode « L’enfer blanc ». Sylvio Dante (Steve Van Zandt) est le consiglieri incontournable de Tony Soprano ne disant pas plus de dix mots par épisode mais marquant à tous les coups les esprits grace à ses mimiques qui imitent Robert de Niro. Citons aussi l’éternel bout en train Big Pussy (Vincent Pastore);parti de la série trop tôt ou peut être trop tard…
Oui, vous l'avez compris,influencée par "Le parrain" et "les affranchis", La « famiglia » italienne est enfin de retour sur petit écran pour vous faire stresser, aimer, parfois pleurer, et bien sur...mourir...de rire.
Ce que les Soprano ont de particulier c’est que ce ne sont pas toujours les mêmes personnages qui sont au centre de l’histoire. Ainsi des personnages qui n’ont pas d’importance au début d’une saison, qu’on ne remarque peut etre pas,peuvent devenir des personnages centraux, indispensables. C’est le cas de Bobby « Baccala » (Steve Shirippa) qui monte au devant de la scène lorsqu’il devient beau frère du boss,ainsi que de Vito Spatafore interprété par Joseph.R.Gannascoli qui nous a tous ému dans ce grand rôle de capo homosexuel. Et c’est magique avec David Chase il y’a toujours quelqu’un d’autre. Et cet autre c’est La grande et puissante famille new-yorkaise qui se déchire le pouvoir depuis un certain temps et qui va entraîner dans sa querelle la famille Soprano.
« Les Soprano , le plus grand évènement culturel de ces trente dernières années aux Etats-Unis » titrait le times. Un évènement qui touche aussi les plus grands acteurs hollywoodien.
Qui d’autre que Chris aurait pu oser donner un coup de poing à lauren Bacall dans son propre role ?
Qui d’autre que Tony Soprano aurait pu tirer une balle en plein torse au fusil à pompe à Steve Buscemi interepretant le role de son cousin Tony Blundetto ?
Et enfin qui d’autre que David Chase aurait pu intituler l’ultime épisode « Made in America » soulevant tous les problèmes que rencontrent cette grande puissance ?
En effet, les Soprano nous parle de pouvoir, de belles voitures, de jeunesses drogués , d’adultère, de mode , de boites de nuit réservées aux riches, de premiers soins apportés seulement si le porte feuille est rempli, de discriminations raciales et bien sur… de fric. Voilà où vont les Etats Unis aujourd’hui, nous dit Chase. Plus rien d’autre n’importe plus que les billets qu’on préserve à l’abri, que la place que prend l matérialisme,que l’image qu’on veut donner de soi même aux autres et qui est la plupart du temps mensongère. La manipulation médiatique des esprits, pousse des jeunes à faire la guerre en Irak tandis que d’autres sont désorientés ne sachant plus qui croire et que penser.
Seulement voilà, toutes les bonnes choses ont une fin et cela est malheureusement inévitable chez les sopranos... Un jour en vous réveillant,lorsque la derniere prise de vue du dernier épisode de la dernière saison sera passé, vous sentirez tout de travers. Vous allez vouloir consulter le net à la recherhe de plus d’informations mais vous ne trouverez rien. Et cela ne servira à rien de demander mille fois à son mari, à sa femme, à ses enfants,à ses proches voire aux canards, qu'en penser.Vous allez y réflèchir, vous tourmentez et c’est alors que David Chase aura réussi son plus grand pari, vous ne cesserez soudain plus jamais d’y croire. Les Soprano seront à tout jamais entrés dans la légende et la posterité.
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