Oubliez les micros, les appareils photos et les faux badges, l’espionnage industriel à l’ancienne, c’est has-been. Désormais, ce sont les rêves qui sont la proie des « extracteurs », des voleurs scientifiques de l’inconscient. Dom Cobb, probablement le meilleur dans cette nouvelle branche professionnelle, est engagé par Saito, riche homme d’affaires japonais, pour une mission bien plus difficile que la simple extraction : « l’inception », soit l’implantation d’une idée originale dans le rêve de la victime.
Véritable évènement cinématographique de l’été, le nouveau long métrage de Christopher Nolan, l’auteur geek ultra bankable depuis l’excellent Dark Knight, Inception, est une sorte de film d’action best of à l’intelligence flagrante et fulgurante.
Labyrinthe onirique ou jeu de poupées russes fantasmagoriques, le film de Nolan nous invite à oublier la douce (et certes malsaine) rêverie de Satoshi Kon (cf. Paprika, qui pourrait en être le prologue) et la théorie interprétative populaire de Freud pour plonger dans les méandres du cerveau humain, sombres et violents. Car même si la carte du « tout est permis dans les rêves » est à l’origine ludique (la présentation à la jeune Ariane et la scène déjà culte du retournement de Paris), la règle du rêve se retournant contre l’intrus entraîne un certain malaise et une férocité réelle. Il est par ailleurs regrettable que Marion Cotillard, actrice la plus faible (pas forcément mauvaise pour une fois) du brillant casting (on a hâte de revoir Gordon-Levitt, peut être en Riddler dans Batman 3 ?), incarne la plupart du temps cette agressivité. Pour la sauver, on peut se dire que la légère faiblesse dramatique du scénario (influencé, cette fois ci, par Solaris de Tarkovsky, film traitant lui aussi de l’immersion dans l’imaginaire) ne la met pas à son avantage ; une lacune peut être décidée par le réalisateur, les pleurs dans les chaumières ne semblant pas sa priorité.
Ce qui intéresse Nolan, c’est le développement et la complexité des possibilités qu’offre sa création, en particulier le système de plusieurs niveaux, qui n’est rien d’autre qu’une utilisation originale du montage, technique qui existe depuis une centaine d’années. Chaque niveau de rêverie des personnages entraine un nouvel univers toujours référencé (Matrix, James Bond ou film de braquage). Cette diversité spectaculaire de différents genres en un même film, parfaitement rythmé dans sa deuxième partie (la première étant marquée par quelques longueurs dues à l'explication lassante du même concept) tout en se déroulant en parallèle, n’est possible que par la maîtrise du scénario et la mise en scène, vertigineuse.
En résumé : Inception est tel que nous a habitué Christopher Nolan depuis Batman Begins : un blockbuster intelligent, vif, brillamment mis en scène et interprété. Cependant, malgré ces qualités indéniables, le film peine un peu à provoquer une sincère émotion et subit quelques longueurs par ses répétitions lassantes du même concept.
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« You mustn't be afraid to dream a little bigger. »
Eames (Tom Hardy)
*S.M.*
3 commentaires:
J'ai adoré ce film.... Très troublant mais passionnant!!
Bonjour ! Je me présente Alice, et je fais également des critiques de films je me demandais si nous ne pouvions pas mettre des liens mutels sur nos blogs ? Et en plus nous critiquons aussi des anciens comme des nouveaux films ! ^^
Bonne continuation, bises
Bonjour !
Comme vous avez pu le constater, le blog est mort en ce moment. Nous travaillons actuellement sur une nouvelle version, un nouveau concept. Dés que ce sera prêt, nous ne manquerons pas de vous joindre avec plaisir !
A bientôt donc.
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